Poèmes


Poème : Harmonies inachevées (I)

HARMONIES INACHEVÉES (I)

 

Ô mon âme ! Que de peine ! … Dans ta chair, dans ton corps,
La douleur est pesante ! Un funeste destin
Telle une ombre alanguie, frappe encor, et encor,
Comme un feu dévorant, et qui point ne s’éteint !
N’auras-tu donc de cesse, d’ainsi me tourmenter,
Dans ce bien sombre exil, où mon cœur en souffrance,
Loin des orbes luisants, erre dans la tour hantée,
Aux confins éthérés de la désespérance ?
Le soleil noir de la destinée est tombé,
Dans un dernier soupir, l’arc-en-ciel a flambé,
Aux bords de l’Achéron, dans les gouffres amers,
Où tu tires mon âme, toi l’horrible chimère !

 

Regrets du temps passé, des désirs interdits,
Ceux d'une âme troublée par les feux du silence,
Rêvant son Icarie, miroir du paradis,
En volutes de mots écrits tout en nuance,
Narguant les perfidies d'une vie d'illusion,
Portant haut dans son coeur l'oriflamme d'évasion,
L'élégie d'un grand vide, celui de tant d'absence,
Qui marqua pour toujours, celui de son enfance,
Fleurs de la nostalgie, lumière et pureté,
Rendez à cette âme meurtrie, sa liberté !

 

Dans l'orage du désespoir
Luit un soleil bleu ;
Il peint sur une toile noire
Le silence qui pleut.

 

Un instant de bonheur, un moment de printemps,
L'éphémère uranie, dans les couleurs du vent,
Porte le souvenir d'une douce musique,
Qui berce encor mon coeur, de son air idyllique !

 

Paul Stendhal


11/06/2013
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Poème : Pascal et Thaïs

 

(Violon - Anne-Sophie Mutter - Méditation de Thaïs - Jules Massenet -)

 

 

 

Pascal et Thaïs

 

Le jour se couche et la nuit commence à revêtir de son manteau sombre la nature encore éveillée, tout comme une paupière se referme sur l'œil. Je ne vois plus rien, mais je me souviens ! Je me souviens de ce garçon, qui encore petit, rêvait de devenir grand, car pour lui, il y voyait là une porte vers la liberté et l'indépendance. Je me souviens de cette vie passée qui fut celle où ce petit garçon devenu grand, compris tout-à-coup, qu'il était papa, et qu'il avait déjà quatre enfants. Je me souviens de ces Noëls merveilleux, où l'impatience, la naïveté, et la joie de mes enfants, emplissaient la maison familiale d'un vrai bonheur certain. Alors comme elle fut longue cette route, qui vous fait croire que la vie est belle et qu'un jour le soleil illumine de tous ses feux votre chemin. Mais je me souviens maintenant, que le jour est tombé, et qu'une paupière s'est refermée, après qu'une larme ait commencé de couler, partant pour on ne sait où, cheminant cahin-caha, en regardant devant elle. Je me souviens que petit déjà je croyais que la vie serait belle. Maintenant que je suis grand je sais que la conquête du temps, si belle soit-elle, ne fait goûter qu'une infime part de bonheur, un bonheur perdu qui se meurt avant de vivre, car la vie est ainsi, comme une faux, sapant la pureté des idées, la sincérité d'un cœur, la vérité d'une âme, sans souci de la peine et de la tristesse, qu'elle laisse sur son passage. Du plus loin que je me souvienne, la vie me paraissait belle, et ce qui est merveilleux c'est que, le petit que j'étais, a grandi en le croyant. Aujourd'hui, mon regard est certes bien autre pour ne pas dire différent. Maintenant, l'homme que je suis aime à se rappeler de ce petit garçon qui croquait la vie à pleine " envie de vivre ". Le bonheur est peut-être là, et j'ai beau me souvenir du plus loin que je puisse, mais je ne parviens plus à m'en souvenir. Une larme est tombée, et en tombant elle est morte dans sa chute. Une paupière s'est fermée, et a laissé s'envoler la beauté d'une vie. Un petit enfant est mort, depuis longtemps déjà, et dans mon âme, je ressens sa candeur. Je sais qu'il semble enfin heureux, et l'homme que je suis devenu, souvent se tourne vers lui, et comme des adieux sur le quai d'une gare, ils se regardent, et s'échangent un sourire, comme pour se dire, "je t'aime". Le petit enfant est mort, et l'homme qui le regardait pleure de tout son corps. Une page s'est tournée, le passé a disparu, et l'homme a fait ses bagages pour repartir sur cette route déjà trop longue d'une vie à laquelle il voulait croire. Seul dans ce vertige des sens, du plus loin que je me souvienne, quand je repense à cet enfant disparu, je sais que ma plus belle histoire d'amour, c'était lui, et au-delà, la vie tout simplement. Une larme s'est envolée vers ce pays que l'on ne connaît pas, et dans le firmament étincelant d'étoiles, il en est une qui brille plus que les autres. Je crois bien qu'elle ressemble à l'âme ressuscitée d'un petit enfant mort, qui maintenant veille au loin et brille du bonheur d'exister quand la nuit s'est couchée. Lorsque je crois l'apercevoir, une douce clarté diaphane éclaire mon visage, me rappelant de si lointains souvenirs.

 

Paul Stendhal


25/04/2013
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Poème : Parole

Parole

Aucun des sentiments,
De tous ceux que l'on ment,
Ne peux jamais tenir,
Et loin de réunir,
Ils sont nés pour finir !

Paul Stendhal


25/04/2013
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Poème : Parole

 


Parole

 

 

Aucun des sentiments,
De tous ceux que l'on ment,
Ne peut jamais tenir,
Et loin de réunir,
Ils sont nés pour mourir !

 

 

Paul Stendhal


25/04/2013
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Poème : Une petite maison

Photographie : Laurence Serre Marinier

 

 

 

Une petite maison


 

C’est une petite maison toute ordinaire,
Elle n’est pas un château, mais celle de ma vie !
Elle est bien plus belle, dans mon imaginaire,
Et j’en suis le Prince, du haut de son parvis.

 

Quand je l’ai rencontrée, tout au bout du chemin,
Sa beauté m’a souri, je n’étais qu’un gamin.
J’ai sué, sang et eau, pour pouvoir l’habiter,
Et ce jour est venu, un beau matin d’été !

 

J’étais devenu grand, et ça faisait longtemps,
Que j’espérais enfin, ce merveilleux instant,
Où j’y déposerais, là, ma seule valise,
Au seuil de la porte, juste sous la marquise.

 

Dans mon petit chez-moi, j’y vis passionnément,
Loin des bruits de la ville, à l’abri des tourments !
Chaque jour qui passe dans ce coin de verdure,
Dans ce havre de paix, est sous de bons augures.

 

Aux marches du perron, du printemps à l’automne,
La campagne fleurit, le bonheur y rayonne,
Et durant tout l’été, au salon du jardin,
L’air exhale l’odeur, des fleurs de lavandin.

 

À la saison d’hiver, quand dans sa robe blanche,
Elle est immaculée, la Nature s’endimanche.
Alors auprès de l’âtre, quand la douce chaleur,
Se répand dans les pièces, j’en aime vraiment l’heur !

 

Si je pense à ce temps, de ma prime jeunesse,
Où  mon cœur fut séduit, avec tant d’allégresse,
Par cette joliette, au coin d’un paradis,
C'est qu’en mon sein, mon âme encore s’en esbaudit !

 

C’est une petite maison toute ordinaire,
Elle n’est pas un château, mais celle de ma vie !
D’une belle idylle, notre histoire est bien née,
Sur un petit chemin, où nos âmes ont flâné.

 

 

Paul Stendhal

 

 

 

 

 


13/04/2013
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Poème : Une vieille porte

Photographie de Laurence Serre Marinier



Une vieille porte

Dans la vaste campagne, il est une maison
Qui depuis bien longtemps, ne voit plus les saisons.
Ses volets sont fermés, et le souffle du vent
A balayé toute âme, qui vivait là, avant.

Seul au coin de la porte, l'ancien lierre a grandi,
S'accrochant avec force, à la pierre qu'il fendit.
Le long du vieux mur gris, il grimpait vaillamment,
Égayant cet endroit, le rendant accueillant.

Un jour, baguenaudant sur un petit chemin,
Un passant s'attarda, à regarder ce lieu,
Qui séduisit son coeur, et plut tant à ses yeux,
Qu'il choisit d'y vivre, tôt, dès le lendemain.

Depuis ce temps béni, les volets sont rouverts,
La vieille porte en bois, n'a plus aucune chaîne,
Le lierre s'est étoffé, le gazon est bien vert,
Et la vie a repris, au jardin près du chêne.

Paul Stendhal

09/04/2013
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Poème : La baignade de la muse

La baignade de la muse


Quand se baigne l’ingénue,
Dans l’eau claire de la vie,
Elle s’y rend toute nue,
Puis rêve alors ses envies !


Dans cette alcôve fleurie,
La Naïade illuminée,
Sur son visage sourit,
De cet heur inopiné.


Paul Stendhal


27/06/2012
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Poème : L'impudent

L'impudent

 

Quand il est venu par un beau matin d'été,
Pour y asseoir toute sa notoriété,
Un vrai bellâtre, quelque peu éberlué,
Vint en belliciste, et omit de saluer !


Assis sur l'airain de toute l'autorité,
En se moquant vraiment de ses velléités,
Il se crut un instant le roi des invités,
Mais ne fit que déshonorer la probité !


Loin de connaître d'une vie, la vérité,
Il serait sage, qu'il quitte là, sa déité,
Et que par nature, et sans ambiguïté,
Il retrouve ainsi, un peu d'ingénuité !

 

Paul Stendhal


22/06/2012
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Poème : Le troubadour

Le troubadour 


 Paladin des rues, artiste en misère, 
 Avec sa guitare, pour seul instrument, 
 Usant de son talent, l'homme est disert, 
 Le coeur en bandoulière, tout simplement. 

 Sourire aux lèvres, il implore de ses yeux, 
 Toutes les passantes et tous les passants, 
 En espérant qu'avec son air "joyeux", 
 Nombre d'entre eux, lui seront bienveillants. 

 Dans ses vieilles frusques usées, élimées, 
 Habitué aux viles moqueries, 
 Allant son chemin, le ventre affamé,
 Lui, le troubadour, de tout son coeur, crie ! 

 Paul Stendhal


 

05/06/2012
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Poème : Pueritia

Pueritia


Émerveillé, de son âme encore innocente,
Ne voyant simplement, que le beau de la vie,
Fleurissant chaque instant, d’une joie incessante,
A la craie il dessine, de son coeur tout ravi,
Naviguant son bonheur, aux couleurs chatoyantes,
Cette nature si pure, qui tant lui fait envie,
Et qui luit dans ses yeux, une paix bienveillante.


Paul Stendhal


10/05/2012
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